Dérivations 10 — Habiter en commun(s)

2025

Le numéro 10 de la revue Dérivations revient sur la question du logement, en la considérant dans la perspective des communs et de leur renouveau. En Belgique, on a coutume de parler de la « brique dans le ventre », pour signifier combien l’attachement au logement y serait soi-disant ancré dans une culture viscérale de la propriété privée individuelle. C’est une manière assez courante d’associer la question du logement à celle du projet personnel de chaque individu, en la soustrayant par là même aux grandes délibérations collectives. Or l’existence, même toute théorique, d’un « droit au logement » dont la portée est constitutionnelle pose d’emblée le caractère collectif de cette question et sa dimension éminemment politique. Réfléchir au logement, dans sa globalité, comme un « commun » auquel chacun devrait pouvoir avoir accès et dont les processus de production, de distribution et de régulation devraient être le résultat d’une délibération politique consciente et explicite apparaît comme une nécessité pour faire exister ce « droit » autrement que sur le papier. A ces considérations s’ajoutent les lectures induites par les questions écologiques, qui invitent notamment à limiter, voire à stopper, l’urbanisation des sols naturels, et à réintroduire de la biodiversité dans les espaces densément peuplés. En somme, les nécessités d’occuper l’espace plus sobrement et de manière plus partagée entre humains et non humains introduisent des contraintes et des enjeux nouveaux dans la manière dont l’habitat peut occuper (ou pas) l’espace. Ce nouveau cadre de contraintes, au-delà d’interroger, sur le plan politique, la propriété privée comme principal principe régulateur d’accès à l’espace de la vie domestique, pose aussi des questions culturelles et intimes. Le développement récent et croissant de communautés d’habitat, sous diverses formes – cohousing, habitats partagés, colocations, logements « kangourou », community land trusts, ZADs – répond autant à des nécessités économiques que sociales, relationnelles et écologiques. Ce numéro regroupe des analyses, des témoignages, et des interventions plastiques qui tentent toustes de se saisir de cette problématique, à l’échelle des individus comme à celle des groupes sociaux.

Coordination éditoriale : Michaël Bianchi
Coordination artistique : Pierre Geurts
Éditeur : urbAgora
Langue : Français
Format : 16,5 × 24 cm, 368 pages, quadri, dos carré collé
Tirage : 1000 exemplaires
Impression : AZprint
ISBN : 978-2-930878-16-4
ISSN : 2466-5983
Dépôt légal : Septembre 2025

Disponible en librairie et ici.