Ouvrage publié pour le pavillon français à la Biennale d’Architecture de Venise 2016, sous l’égide de l’Institut Français. Nous avons voulu concevoir un livre qui soit à la fois apte à rendre lisible l’incroyable générosité du collectif à travers une grille et des outils typographiques extrêmement simplifiés, mais aussi apte à transcender la notion de brutalité et de normalité que laissent transparaître les Nouvelles Richesses. La couverture mélange des attributs du «Beaux Livre» (cartonné, papier texturé pour le dos, reliure cousue…) et une radicalité formelle (carton brut sérigraphié). La nature même du livre, son matériau premier, le papier, a été extrait d’un stock de papier à l’abandon, car hors standards. Papier abandonné par une imprimerie pour cause de faillite, cette démarche allant dans le double sens de la valorisation d’une matière première noble, mais aussi de l’acceptation d’une contrainte matérielle sans coquetterie – la sélection s’est faite sur une base quantitative, point.
Ce dernier aspect est sensible pour nous, en relation constante avec un secteur en recherche permanent de rationalisation, de bas coûts, et victime de la course à la compétitivité qui a vu fermer nombre d’imprimerie locales en quelques années.
Le livre reflète également une forme d’urgence de la parole: à travers ses 1.117.000 caractères imprimés (en français et anglais), c’est sans doute une contribution éditoriale majeure au débat sur l’architecture contemporaine qui se matérialise à travers les 416 pages du livre. Il s’agit d’abord et avant tout de la formalisation éditoriale d’un propos plus large que le projet scénographique – à savoir, un état des lieux de la France péri-urbaine, et de la transformation de son quotidien. Cet état des lieux se manifeste surtout par une campagne de recension de projets d’architecture auprès d’acteurs locaux, et notamment des Ecoles nationales d’Architecture, qui permettent au livre d’approcher de cette masse critique: au total, près de 150 projets sont documentés dans le livre, qui déploie par ailleurs un discours crtique lié aux thématiques générales.
L’agence Obras autour de Frédéric Bonnet et le collectif AJAP14. se sont rencontrés et réunis pour le commissariat du Pavillon français, convaincus qu’un engagement commun serait plus légitime pour se faire le porte-voix d’une prise de conscience de la situation architecturale du pays à l’échelle territoriale, relayée par le riche terreau de tous les acteurs engagés dans la construction du cadre de vie.
La vision est ici commune, celle qu’aucun territoire ne doit être exclu de la réflexion et que cela passe par un renforcement de la qualité des aménagements des territoires ruraux, des campagnes urbaines ou encore des lotissements suburbains, qui en sont généralement privés, ceci en tentant une expérience de travail collaboratif et convaincus que l’architecture peut produire de la richesse en dehors de la logique de concurrence et de croissance économique.
Et comme le collectif appelle le collectif, l’équipe s’est élargie avec le concours de MYOP, France(s) Territoire Liquide, les Editions Fourre-Tout, les Ecoles Nationales Supérieures d’Architecture, les Architectes Conseil d’Etat, les Maisons d’Architecture, les CAUE, les communes ainsi que tous les architectes dont les travaux sont présentés dans la présente exposition, la liste n’étant nullement exhaustive.
Éditeur : Éditions Fourre-Tout
Auteur : Collectif AJAP14 et OBRAS
Parution : 2016
Langues : Français / Anglais
Format :140 × 245 mm
Pages : 416
ISBN : 978-2-930525-15-0
Prix : 30€
Le livre est disponible à l’achat en librairies ou sur le site de l’éditeur.